The Stone Lantern

Saturday, October 14, 2006

Traductions

Il y a quelques semaines, j’ai sollicité l’aide des haijins francophones pour traduire les haïkus de M. R. Dean Tribble. (Voir sur ce site, Les haïkus et la maladie, 17 sept. 2006.) Répondant à cet appel, Monika Thoma-Petit m’a envoyé des très belles traductions, que je partage avec vous ci-dessous :

The nurse, an angel
in robe of white, brings a pill
filled with summer days

L'infirmière, un ange
en blanc, apporte une pillule
remplie de jours d'été

the leg stripped of veins
mourns loss of mobility
bounce of July grass

La jambe dépouillée de veines
pleure la perte de mobilité
rebond d'herbe de juillet

faces filled with love
shine down like April showers
nourish aching heart

visages pleins d'amour
rayonnent comme des averses d'avril
nourrissent le coeur souffrant

La traduction de haïku, comme la traduction de poésie en générale, est une activité complexe et délicate. Il y a quelques mois, on m’a demandé de traduire quelques haïkus du français en anglais pour un catalogue qui accompagnera une exposition de sculptures mécaniques en bois, dit karakuri. (L’exposition aura lieu le 1er au 31 décembre 2006, au Centre d'exposition Raymond-Lasnier de Trois-Rivières). J’ai commencé par traduire ces haïkus en essayant de rester le plus fidèle possible aux vers originaux. Mais je n’étais pas contente du tout avec le résultat.

Quelques jours plus tard, la personne en charge du catalogue m’a envoyé les traductions de ces mêmes haïkus français, en japonais. Les traductions étaient merveilleuses, aboutissant à des haïkus exquis, qui marchaient bien dans la langue japonaise. Etudiant les traductions de plus près, j’ai constaté que le traducteur japonais avait resté fidèle à la beauté du texte et à l’esprit de l’original, mais n’avait pas du tout senti la nécessité d’inclure tous les mots qui se trouvaient dans l’original français. Cette expérience m’a libéré de l’idée qu’il faut à tout prix respecter les mots de l’original. Si ceci nous mène à des bons résultats -- comme dans le cas des traductions de Monika ci-dessus -- tant mieux. Mais je pense que, face au défi de la traduction, on doit se permettre une plus grande marge de manœuvre si nécessaire.

J’ai repris mon effort de traduction, cette fois-ci focalisant sur l’image, le sens de beauté, et le sentiment exprimé dans l’originale. Les résultats étaient beaucoup plus satisfaisants.

Saturday, October 07, 2006

Trois Rivieres Poetry Festival (v.o.a.)

Last week I was in Trois Rivieres, Quebec as a guest poet for that town’s 22nd International Poetry Festival. Poets of haiku and of other forms of poetry often tend to go their separate ways, so it was nice to see that the FIP embraces a mix of poets. (Of course, many, many poets write both longer poems and haiku.)

I don’t know how other poetry festivals are organized, but in Trois Rivieres, in addition to the various conferences and late night readings in bars, guest poets also are assigned restaurants in which to perform either lunch or dinner readings, sometimes both. Some diners come specifically for the event, but others are surprised to learn that their mealtime entertainment is neither music nor football nor CNN but poetry.

I must have done about six readings in three days. My favorite was at this great little Italian restaurant, Angéline. (Not only is the food authentic, but in the bathrooms they pipe in Italian language lessons instead of muzak.) We were five who read at Angéline’s, in a mix of languages: Luis Aguilar (Mexico); Bernard Ascal (France); Jean-Marc Desgent (Quebec); Jean Loubry (Belgium); Les Wicks (Australia); and me (U.S.A.). Between readings, Luis and I compared notes on how we write poetry; I tried to convince Bernard Ascal that he is a haiku poet at heart; and Les Wicks and Jean-Marc Desgent discussed translating poetry.

My life as a haiku poet in North America is easy. What does one say to someone as courageous as Ferhat Mehenni, who must struggle simply for the right to sing poetry in his native Kabyle language and who has paid the price in blood? And if we who write haiku in North America sometimes feel it is tough for us to get recognition as “real” poets, think of the challenge Cai Tianxin faces as a writer of free verse in China, where everyone has been taught since childhood that classical Chinese poetry is the only “real” Chinese poetry. But I am just scratching the surface here.

in the wind
a field of reeds
bends as one

-- Abigail Friedman