Les Brouillons de Bashô (v.o.f.)
Une amie m’a envoyé une traduction d’un oeuvre de Takarai Kikaku (1661-1707), disciple de Bashô, sur les derniers jours de Bashô. (Bashôô shûen no ki, An Account of our Master Bashô’s Last Days.) J’ai beaucoup aimé ce texte et encore une fois je me trouve reconnaissante envers le Prof. Nobuyuki Yuasa pour avoir traduit un texte important relatif au haïku du japonais à l’anglais. (Malheureusement je ne pense pas qu’une traduction de ce texte existe à l’heure actuelle en français).
Le récit de Kikaku sur les derniers jours de Bashô est très émouvant. Cela dit, il y a une chose qui m’a fait sourire en lisant le texte.
Je connaissais, bien sûr, le dernier haïku écrit par Bashô avant sa mort :
旅に病んで夢は枯野をかけ廻る
tabi ni yande yume wa kareno o kakemeguru
malade en voyage
mes rêves sillonnent
des champs desséchés
(Traduit par Abigail Friedman)
Selon Kikaku, après avoir partagé ce haïku avec ses disciples, le déjà très faible et malade Bashô s’est posé la question si peut-être le haïku devrait terminer ainsi :
枯野を廻るゆめ心
kareno o meguru yumegokoro
C’est-à-dire,
malade en voyage
sillonnant des champs desséchés
mon coeur rêveur
(Traduit par Abigail Friedman)
Même si intellectuellement je sais que je ne devrais pas penser ainsi, trop souvent après avoir écrit un haïku je me trouve pensant « Un vrai haïkiste avec du vrai talent n’a pas besoin de corriger ou éditer ses haïkus ! » Mais voilà Bashô, le grand maître Bashô, se posant des questions sur son haïku après l’avoir formulé.
J’espère enfin pouvoir mettre derrière moi toutes ces histoires de perfection et me concentrer plus sur l’amélioration de mes brouillons.
PS – L’importance du fait que Bashô après réflexion a gardé l’original ne m’échappe pas….Il avait de l’humilité, mais il était quand même un grand maître.
Le récit de Kikaku sur les derniers jours de Bashô est très émouvant. Cela dit, il y a une chose qui m’a fait sourire en lisant le texte.
Je connaissais, bien sûr, le dernier haïku écrit par Bashô avant sa mort :
旅に病んで夢は枯野をかけ廻る
tabi ni yande yume wa kareno o kakemeguru
malade en voyage
mes rêves sillonnent
des champs desséchés
(Traduit par Abigail Friedman)
Selon Kikaku, après avoir partagé ce haïku avec ses disciples, le déjà très faible et malade Bashô s’est posé la question si peut-être le haïku devrait terminer ainsi :
枯野を廻るゆめ心
kareno o meguru yumegokoro
C’est-à-dire,
malade en voyage
sillonnant des champs desséchés
mon coeur rêveur
(Traduit par Abigail Friedman)
Même si intellectuellement je sais que je ne devrais pas penser ainsi, trop souvent après avoir écrit un haïku je me trouve pensant « Un vrai haïkiste avec du vrai talent n’a pas besoin de corriger ou éditer ses haïkus ! » Mais voilà Bashô, le grand maître Bashô, se posant des questions sur son haïku après l’avoir formulé.
J’espère enfin pouvoir mettre derrière moi toutes ces histoires de perfection et me concentrer plus sur l’amélioration de mes brouillons.
PS – L’importance du fait que Bashô après réflexion a gardé l’original ne m’échappe pas….Il avait de l’humilité, mais il était quand même un grand maître.
1 Comments:
Je suis contente de savoir que même le grand Basho retravaillait ses haïkus... et je suis d'accord avec vous : la version du poème qu'il a finalement retenue me semble meilleure.
Mais surtout : cela nous encourage à retravailler nos premiers jets jusqu'à ce qu'on en soit réellement satisfait. En fait, dans 99,9% des cas, mes premiers jets ont besoin d'être retravaillés. Mais de temps en temps, dans des moments vraiment exceptionnels, un haïku "me vient" à qui il n'y a rien à changer. Un haïku-cadeau !
Monika
By Anonymous, at 12:34 PM
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